Au début des années 1970, l’expression « burn-out » était réservée aux travailleurs de professions d’aide à la personne, engagés émotionnellement tels que les médecins, infirmières ou travailleurs sociaux. On sait désormais que tous les travailleurs, peu importe leur statut, sont susceptibles de faire un burn-out. Et on en compte de plus en plus. Dans cet article, on vous en dit plus sur le burn-out, comment le reconnaître, mais surtout comment le prévenir.
Qu’est-ce que le burn-out ?
Le burn-out est un état d’épuisement physique, mental et émotionnel lié à une dégradation du rapport d’une personne à son travail. Les femmes et les hommes sont aussi concernés les uns que les autres. Nous avons parlé d’un « état » mais il s’agit plutôt d’un processus. On l’associe souvent au moment où la personne « craque », seulement voilà, le burn-out est bien plus insidieux que cela. Il est fréquent que la personne atteinte et son entourage ne s’en rendent pas compte tout de suite.
Nous devons nous y intéresser car depuis une vingtaine d’années, les problèmes de santé psychologique au travail augmentent de manière alarmante. Qu’il s’agisse de troubles anxieux, d’épuisement, de burn-out ou de dépression, ils représentent désormais la première cause d’absence prolongée du travail.
On ne peut pas s’y tromper, cela est dû aux mutations dans le monde du travail puisque ces problèmes se manifestent principalement dans les pays industrialisés selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Ce phénomène résulterait des transformations rapides que les employés ont dû affronter ces dernières années : compétitivité, globalisation, précarité de l’emploi, nouvelles technologies,…
Comment le reconnaître ?
En plus d’être insidieux, le burn-out n’est pas si facile à reconnaître puisqu’il est souvent confondu avec la dépression. Nous pouvons tout de même vous donner quelques pistes. Face à des situations de stress chronique, la personne atteinte n’arrive plus à faire face. Il s’agit d’un ensemble de symptômes et non d’une maladie mentale.
Dans les symptômes psychologiques, on retrouve :
- Démotivation constante dans le travail
- Dévalorisation de soi et de son travail
- Attitude cynique et frustration
- Irritabilité marquée, éclats de colère
- Goût de s’isoler
- Baisse de la confiance en soi
- Anxiété
- Sentiment d’échec
- Pertes de mémoire
- Difficulté à se concentrer et à se décider
Dans les symptômes physiques, cela se traduit par :
- Fatigue persistante
- Troubles du sommeil
- Perte ou gain de poids
- Problèmes digestifs, ulcères d’estomac
- Problèmes cutanés
- Infections plus fréquentes
Quelles sont ses causes ?
Les experts ne parviennent pas à expliquer entièrement ce qui mène au burn-out, toutefois, certains facteurs de risque ont été identifiés : être en surcharge de travail, subir une pression importante, manquer d’autonomie ou de contrôle dans son travail, manquer de reconnaissance, ou encore rencontrer des problèmes de communication avec ses supérieurs et/ou ses collaborateurs.
En plus de ces facteurs, certaines particularités individuelles sont à prendre en compte. On sait que le burn-out touche en priorité les personnes fortement engagées dans leur travail. Les personnes instables émotionnellement et très consciencieuses seraient aussi plus exposées à ce risque.
La responsabilité du stress au travail va au-delà des individus, elle doit être prise au sérieux par les entreprises. Personne ne peut tirer profit du mal-être ou de l’absence d’un salarié. Il faut donc agir en amont sur l’organisation du travail.
Comment le prévenir ?
Afin d’éviter d’en arriver à de tels extrêmes, il existe quelques mesures préventives basiques pour réduire le stress et donc le risque de burn-out.
Nous vous en proposons quelques-unes :
- Être bien entouré(e) : le soutien social est le meilleur atout
- Être à l’écoute de soi-même et de son corps
- Engager la conversation avec ses collaborateurs et supérieurs sur l’organisation du travail et tenter de trouver un compromis profitable à tous
- Revoir son organisation, mettre en place des techniques de gestion du temps
- Apprendre à dire non quand cela est nécessaire
- Apprendre à déléguer
- Savoir « décrocher » et s’octroyer des pauses (notamment loin du téléphone)
- Se réserver du temps pour soi, sa famille, ses loisirs,…
- Examiner ses habitudes de vie : alimentation, exercice physique, sommeil et y faire les ajustements nécessaires.
Pour éviter les récidives, il est important de prendre le temps de parler avec son employeur lors de la reprise du travail. Un suivi médical, un retour progressif ou encore des aménagements peuvent être de bonnes options.
Lundi 27 Mai 2019, l’OMS annonçait l’entrée du burn-out dans la Classification Internationale des maladies avant de faire machine arrière dès le lendemain. Pourtant, nombreux sont ceux qui souhaitent sa reconnaissance depuis plusieurs années. On peut toutefois considérer qu’il y a une légère avancée puisque le burn-out est passé de la catégorie de « facteur influençant l’état de santé » à « phénomène lié au travail ».