Depuis Septembre 2018, la téléconsultation est prise en charge par l’Assurance Maladie. L’utilisation des nouvelles technologies se développe de plus en plus dans nos quotidiens. Pourtant, vous êtes encore peu nombreux à utiliser la téléconsultation. Manque d’informations ? Réticence ? Nous faisons le point sur ce dispositif.
Qu’est-ce que la téléconsultation ?
La téléconsultation est une consultation réalisée à distance grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (par vidéotransmission pour être exact) entre un médecin généraliste ou spécialiste et un patient.
Pendant cette téléconsultation, le patient peut être chez lui, seul ou accompagné d’un autre professionnel de santé tel qu’un infirmier. Avec internet et la webcam de son ordinateur, de sa tablette ou de son téléphone, il peut consulter le médecin.
Il est désormais possible de trouver des lieux dédiés et équipés pour répondre à ce besoin. Ces lieux sont en cours de déploiement dans les pharmacies, ou les maisons de santé afin de les rendre facilement accessibles aux patients.
On peut noter que le choix du lieu ainsi que l’accompagnement ou non du patient doit être fait en fonction de son état de santé et du motif de consultation. On comprend bien que certaines consultations nécessitent des appareils facilitant le diagnostic et la présence d’un professionnel.
Qui est concerné ?
Depuis septembre 2018, tous les assurés peuvent bénéficier de la téléconsultation. De leur côté, tous les médecins peuvent y recourir, peu importe leur spécialité, leur mode (salarié ou libéral) ou encore leur lieu d’exercice.
La téléconsultation prend tout son sens face au problème des « déserts médicaux » puisqu’elle simplifie l’accès à un médecin. C’est également vrai pour les personnes ayant des problèmes de mobilité, comme les résidents des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées). L’équipe soignante est formée à la mise en place de la téléconsultation et à l’accompagnement des personnes.
Quelles sont les conditions de prise en charge par l’Assurance Maladie ?
Pour être prise en charge par l’Assurance Maladie, la téléconsultation doit s’inscrire dans le respect du parcours de soins. Nous avons indiqué que tout assuré peut bénéficier d’une téléconsultation, mais la pertinence d’une prise en charge à distance est laissée à l’appréciation du médecin. La consultation doit obligatoirement être faite par vidéotransmission, le téléphone n’est pas un moyen recevable.
Initialement, le patient doit être orienté par son médecin traitant, quand ce dernier ne réalise pas lui-même la consultation, sauf pour :
- les situations d’urgence
- les patients de moins de 16 ans
- les spécialités médicales d’accès direct (ophtalmologie, gynécologie, psychiatrie, pédiatrie,…)
- les patients n’ayant pas de médecin traitant désigné ou que celui-ci n’est pas disponible dans un délai compatible avec l’état de santé du patient.
On notera également que le patient doit être connu du médecin téléconsultant et avoir bénéficié d’une consultation en présentiel au cours des 12 derniers mois.
Combien coûte une téléconsultation ?
La téléconsultation est facturée au même tarif qu’une consultation dite « classique », à savoir en face à face : 25 euros pour un médecin généraliste et 30 euros pour un spécialiste. Son mode de prise en charge est donc identique : 70% remboursés par l’Assurance Maladie et 30% par la complémentaire. Les soins des affections longue durée (ALD) sont pris en charge à 100%.
Une fois de plus, comme pour toute consultation, le tiers payant est appliqué, dans son intégralité si le patient est en ALD, en situation de maternité ou bénéficiaire de la CMU-C ou de l’ACS. Quant aux autres patients, le tiers payant pourra être proposé par les médecins sur la part complémentaire et/ou sur la part obligatoire.
Il est possible pour les médecins libéraux de secteur 2 de facturer un dépassement d’honoraires dans les conditions habituelles. Le patient peut payer par chèque, virement bancaire ou encore en ligne si le médecin le propose.
Un an après son lancement, la téléconsultation n’a pas rencontré le succès escompté par le gouvernement. Celui-ci prévoyait 500 000 téléconsultations sur la première année alors que nous n’en comptons qu’environ 32 000. On ne peut toutefois pas parler d’un échec puisque le rythme des téléconsultations s’accélère grandement depuis le début de l’année 2019. A suivre…